Dernièrement, je me suis posé des questions à propos des assurances voyages parce que ma sœur vit avec un cancer et aimerait bien faire son voyage de rêve malgré ses traitements de chimio aux trois semaines et ma mère qui a plus de 82 ans n’ose même pas poser la question étant certaine qu’une assurance voyage lui coûterait trop cher. Je me suis donc renseignée et j’ai appris bien des choses que je voulais vous partager.
Voici donc 10 conseils importants pour bien s’assurer que êtes bien assuré lors de votre voyage. Certes, en voyage à l’étranger, mieux vaut posséder une solide assurance voyage.
1. Ne pas mentir
Céline Béchamp, agent de voyages chez Voyages Gaby me disait qu’un des conseils les plus importants était de ne pas mentir.
« Il est important de répondre à toutes les questions que l’assureur va vous poser et de ne pas tenter de cacher quoi que ce soit, parce qu’on veut sauver de l’argent », explique Céline Béchamp.
« Le peu que nous allons sauver en cachant un état de santé préexistant comme être diabétique ou souffrir d’un cancer, ou encore une habitude dont on est pas très fier, tel que fumer ou de prendre plus d’alcool que la moyenne risque d’entraîner une annulation de la couverture de votre assurance voyage si vous avez tenté de le cacher. Parce qu’après une réclamation, il est fort possible que votre assureur décide de faire enquête et que s’il découvre que les déclarations étaient fausses, cela peut entraîner l’annulation complète d’un remboursement. »
Elle ajoute « Et s’il vous arrive quelque chose en voyage et que vous êtes toujours conscient, téléphonez tout d’abord à votre assureur parce qu’ils ont des ententes avec des hôpitaux en particulier, ce sera beaucoup plus facile.»
2. Planifiez à l’avance
Donc on dit toute la vérité, mais il se peut que l’on ait des problèmes de santé sans pour autant être à grand risque. Si vous avez des problèmes de santé qui sont connus, mais bien contrôlés, les compagnies d’assurances peuvent demander un billet du médecin sur votre état de santé et une période de stabilité d’au moins 90 jours précédant le voyage.
Comme c’est déjà long d’obtenir un rendez-vous chez le médecin, vaut mieux s’y prendre d’avance.
3. Lisez votre contrat d’assurance voyage au complet
On ne le dit jamais assez souvent, lisez le contrat au complet et les petites lignes aussi. Vous y découvrirez peut-être un jargon auquel vous n’êtes pas très habitués.
Surlignez en jaune toutes les parties qui ne vous semblent pas claires et prenez une attention particulière aux exclusions.
4. Posez des questions
Vous avez bien lu votre contrat mis en jaune les paragraphes qui ne sont pas très clair et vous vous retrouvez avec un document plus jaune que blanc. Ne soyez pas étonnés, vous n’êtes pas les seuls à avoir des questions à poser.
Qu’est-ce qu’une condition préexistante ? Qu’est-ce qui est exclu exactement ? Et s’il m’arrive quelque chose en rapport avec ma condition préexistante ? Est-ce que je peux m’assurer même si ça me coûte très cher parce que ma condition est précaire? Etc.
Ce qui m’emmène au prochain point.
5. Faites affaire avec des spécialistes
Pour ma part, je crois qu’un courtier en assurance médicale de voyage qui représente plusieurs différentes compagnies d’assurance connaît sûrement le produit qui est le mieux adapté à mes besoins et saura répondre à mes questions sans avoir de parti pris. J’ai donc demandé à Patrick Lavoie de SecuriGlobe de répondre à mes questions.
Dans le cas n°1 : ma mère
Est-ce que ma mère est assurable pour un voyage de deux semaines ? Elle fait de l’hypertension, elle a 82 ans, mais est un peu essoufflée.
« Selon les périodes de stabilité requises par les assureurs, nous avons plusieurs produits pour l’assurer », explique Patrick Lavoie.
«Ce qui est le plus important à retenir pour cette dame est ses conditions médicales, dernières visites chez le médecin, symptômes, prescriptions/traitements, etc. »
« Si les symptômes d’essoufflements inciteraient toute personne raisonnable à consulter, elle doit le faire. Sinon, si elle doit consulter pendant son voyage, les assureurs vont vérifier les notes médicales du médecin traitant afin de savoir si la patiente indique que les symptômes persistent depuis avant son départ et en conséquence pourraient refuser sa réclamation. »
« Techniquement, si la dame n’a aucun besoin de consulter avant son départ, que ses maladies et symptômes rencontrent les périodes de stabilité requises, elle sera couverte de la tête aux pieds.»
« Elle pourrait s’assurer pour un prix aussi bas que 200 €, mais bien sûr à condition d’avoir des précisions sur ses conditions de santé. Je n’avais pas encore pas rempli le dossier médical exhaustif lors de la question. »
Cas n° 2 : Ma sœur
Elle souffre d’un cancer du poumon et les chances de survie pour ce type de cancer ne se situent pas au-delà de 5 % après cinq ans. Bien entendu on espère de tout notre cœur qu’elle fera mentir les statistiques, mais on espère aussi qu’elle pourra profiter de chaque instant et faire le voyage dont elle a tant rêvé.
« Malgré le fait que cette jeune cliente ait reçu un diagnostic de cancer au pronostique très sombre, nous pourrions sans aucun problème l’assurer, et ce même pour une période de 6 mois », ajoute Patrick Lavoie.
« Le seul bémol dans sa situation est que si pendant son voyage elle avait des symptômes reliés à sa condition ou si elle succombait à cause de la condition, elle ne serait pas couverte étant donné qu’elle sait pertinemment que c’est une possibilité que cela survienne. »
« Pour toute autre condition médicale, elle aurait besoin d’une stabilité de 90 jours avant la date effective de sa couverture. Nous n’avons qu’un seul assureur qui pourrait la couvrir et pour une période de 2 semaines ça lui coûterait moins de 60 €. »
« Ce type de client ne se qualifie pas pour la plupart des assureurs, dus à son cancer du poumon qui la rend inéligible aux autres produits. Mais bien entendu, il faudrait analyser son dossier bien en profondeur. Ce n’est qu’une analyse partielle de la situation. »
6. Attention aux excursions
Ne partez pas faire du bungee sur un coup de tête ! Vous êtes dans un resort, on vous propose une activité hyper excitante et vous partez faire de la plongée, du delta-plane, une escapade, de la tyrolienne et vous croyez que vous êtes assurés ? Et bien, il se peut que vous soyez dans l’erreur. La plupart de ces sports sont considérés comme des sports extrêmes et ne sont pas couverts par la plupart des assurances voyages.
7. Renseignez-vous sur les assurances spécialisées en sport dit extrême
Certains assureurs se spécialisent dans les sports dits “extrêmes” et proposent des assurances pour les adeptes de certains sports en particulier. Ce sont des produits qui peuvent inclure le rapatriement d’un alpiniste en haute montagne, le transport pour un plongeur et l’accès à une chambre hyperbare en cas d’accident de dépressurisation, etc.
8. Assurance voyage annuelle, contactez votre assureur pour tout changement
Vous détenez une assurance annuelle de voyage couvrant les frais médicaux. Si votre état de santé change au cours de l’année, c’est important d’en aviser votre assureur et de valider avec lui que ces changements ne viennent pas modifier votre éligibilité ou ceux de votre famille s’ils sont aussi assurés par votre assureur.
9. Vérifiez la qualité des soins offerts dans le pays visité
Anecdote personnelle : nous étions en Tanzanie, mon père est tombé gravement malade d’une dysenterie qui a mené à son hospitalisation. Son hôpital de Dar Es Salam était un lieu très glauque à l’hygiène déficiente, aux draps tachés de sang, bref tout sauf rassurant, surtout qu’il avait besoin de sang !
Heureusement, l’ambassade canadienne a dépêché une infirmière avec des produits sanguins canadiens, ce qui nous a beaucoup rassurés. Dans ce type de pays, discuter avec votre assureur quelles seraient vos options ?
10. Soyez conscient du risque que vous êtes prêt à prendre et des conséquences
Certaines conditions préexistantes ne sont pas assurables, un peu comme dans le cas de ma sœur. Elle peut prendre le risque de partir sachant que si elle tombe malade et qu’elle doit être hospitalisée à cause de son cancer, ce sera à ses frais. La note peut-être vraiment salée, comme aux Etats-Unis.
Elle peut prendre la précaution de choisir un billet d’avion qui lui permet de revenir dès qu’elle ne se sent pas bien. Elle peut aussi choisir une destination où les frais d’hospitalisation sont beaucoup moins chers.
Elle pourrait surtout en discuter avec son médecin pour vérifier si elle court un trop grand risque. Il y a aussi des entreprises comme Medevac qui assure le rapatriement en jet privé avec équipe médicale, ça peut-être moins onéreux que de demeurer hospitalisé dans certains pays du monde. Ils peuvent offrir le transport à quelques heures d’avis.
Au bout du compte, peut-être que dans son cas, le risque en vaut vraiment le coup ?